«Si des associations de gestion de mosquées dans leur ensemble contribuent à la diffusion de messages de haine, il y aura une dissolution de ces associations et par conséquent de ces mosquées et deux dossiers sont en cours d'examen», a dit mardi le ministre de l'Intérieur à la presse
, après une réunion avec des élus à l'Elysée consacrée à la lutte antiterroriste. «Le ministère dont j'ai la charge procèdera à l'expulsion systématique de tous ceux qui appellent au terrorisme ou à la haine en France», a ajouté Bernard Cazeneuve, précisant que depuis le début de l'année, quatre expulsions avaient été effectuées, six autres étaient en cours et que 22 dossiers étaient en cours de constitution. Sur Europe 1 lundi, le ministre de l'Intérieur a précisé que quarante imams radicalisés avaient été expulsés de France depuis 2012.
Devant l'Assemblée Nationale, Manuel Valls s'est dit prêt si nécessaire à fermer des mosquées et à dissoudre des associations, quand elles se montrent suspectes de sympathies ou de complicités avec l'islamisme radical et les visées djihadistes.
«Toutes les solutions sont explorées et mises en oeuvre pour entraver l'action des terroristes. Et il faut empêcher d'agir les associations qui encouragent ou diffusent les appels à la violence», a affirmé le premier ministre, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. «S'il faut les dissoudre, nous le ferons», a lancé Valls, interrogé par le député radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg.
89 mosquées aux mains des fondamentalistes
La présidente du Front national Marine Le Pen a demandé samedi à Perpignan la «fermeture des mosquées salafistes» en France au lendemain de l'attentat en Isère où un chef d'entreprise a été décapité. En Tunisie, après la sanglante attaque de Sousse, le gouvernement a annoncé la fermeture prochaine de 80 lieux de culte sous contrôle des fondamentalistes.
Le principal suspect de l'attaque, Yassin Salhi, serait proche de la mouvance salafiste. Selon un dernier état des lieux, le nombre des mosquées et salles de prière passées aux mains des fondamentalistes a plus que doublé en quatre ans, passant de 44 à 89 entre 2010 et l'année dernière