La première illustration de ce laxisme est contenue dans les lois sur la détention de matériel pédopornographique. Au Japon, la législation date de 1999. Elle autorise la possession à titre individuel de photos ou vidéos pornographiques mettant en scène des enfants, comme ce serait le cas pour une œuvre cinématographique ordinaire en Europe, les interdictions se situant seulement dans la production et la vente à des fins commerciales.
Conséquence : l'augmentation de 45% en 2010 du nombre d'affaires criminelles impliquant des mineurs. Un chiffre révélé ce jeudi 24 février par la police nipponne. Le nombre d'enfants ou adolescents impliqués a également fait un bond de 52,6% avec pas moins de 618 jeunes victimes.
Depuis plusieurs années, l'ensemble de la communauté internationale critique vivement l'attitude des autorités nipponnes sur cette question. Avec la Russie, le Japon est le seul membre du G8 à tolérer la détention d'un tel matériel. Sur place, des voix s'élèvent pour adopter des lois plus sévères. Actuellement, la peine maximale encourue pour les producteurs ou trafiquants de pédopornographie est de cinq ans de prison et d'une amende de 45 000 euros.
Le nombre de cas de pornographie infantile a augmenté de 17,2% en un an au Japon, où la possession de vidéos et de photos à titre individuel n’est pas condamnée par la loi. Entre janvier et juin, la police a procédé à des arrestations dans 307 affaires de production et de distribution de matériel pornographique impliquant des enfants de moins de 18 ans, soit le record absolu pour un premier semestre depuis la création d’un fichier statistique dans ce domaine en 2000. Au total, 165 enfants victimes ont pu être identifiés par la police, ce qui constitue également un record et représente un bond de 36,4% par rapport à l’an dernier. Il ne s’agit là que d’une infime partie de l’industrie pornographique infantile, dont le Japon est considéré comme un producteur majeur. Les Etats-Unis et d’autres pays développés accusent les autorités japonaises de laxisme face à ce problème. La loi actuelle, datant de 1999, interdit la production et la vente de photos, vidéos et autres matériels pornographiques impliquant des enfants, ainsi que leur possession à des fins commerciales ou de distribution. Mais la possession à titre individuel de ce genre de produits est elle pour l’instant autorisée.
AFP et Figaro