le journal le Parisien a fait paraitre cet Article .
Ahmed, un Égyptien de 63 ans et sans papiers, s'est confié à nos confrères du Parisien. Il logeait sur le même palier que les terroristes présumés : « Il était environ 4 h 30 du matin. Il y a eu une explosion. Ma porte s'est ouverte. J'ai cru que l'immeuble était en train de s'écrouler ! J'ai voulu sortir. Des policiers avec des lampes torches m'ont dit de rentrer dans mon logement. Ils voulaient savoir si les appartements du palier communiquaient », explique Ahmed au Parisien.
Ahmed a croisé ses voisins
Il raconte avoir eu peur de mourir, s'être recroquevillé sur son lit, avoir appelé à l'aide… Le peintre en bâtiment aurait même cherché à se protéger avec un panneau de bois alors que le Raid faisait pleuvoir les coups de feu. Puis les tirs cessent et un policier lui demande d'aller à la fenêtre, les mains en l'air. Il sera tout de même touché au bras gauche.
Hospitalisé, puis placé en garde à vue, il explique alors aux enquêteurs que trois hommes et une femme, avec des cheveux châtains et longs jusqu'aux hanches, étaient venus frapper à sa porte le mardi soir vers 21 heures « Ils parlaient en français. Ils s'étaient trompés de porte. Quand j'ai ouvert, ils se sont précipités dans un autre appartement. J'ai eu l'impression qu'ils ne voulaient pas montrer leur visage. Ils portaient des chapeaux, des manteaux et ils avaient les mains dans les poches. Je les ai salués en arabe mais ils n'ont pas répondu », a-t-il déclaré au Parisien.
À l’issue de son audition, Ahmed s'est vu remettre une obligation de quitter le territoire français. Son avocat, Me Karim Morand-Lahouazi, dénonce l'attitude de l'administration et la rapidité de la démarche, et annonce introduire un référé-suspension contre cette mesure.