
Le traitement neurologique des mots du langage est spécifique au cerveau de chaque individu. S’appuyant sur ce constat, une équipe de chercheurs basés en Espagne et aux États-Unis a pu élaborer un test d’identification grâce auquel un ordinateur est capable de reconnaître un individu en détectant les ondes cérébrales correspondant au mot qu’il vient de lire. Une empreinte neurologique qui, pensent-ils, pourrait un jour servir d’outil biométrique.
Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde ». Voilà une expression souvent employée lorsqu’une personne se rend compte
qu’elle n’arrive pas à communiquer avec une autre. Les mots n’ont pas la même signification pour tout le monde et cela se vérifie très concrètement au niveau de l’activité cérébrale. Et si donc notre cerveau produit des ondes cérébrales spécifiques lorsqu’il analyse un mot, il serait possible de se servir de ces informations pour identifier une personne. C’est ce qu’a démontré une équipe réunissant des scientifiques du Centre de recherche basque sur la cognition, le cerveau et le langage basé en Espagne et de l’université de Binghamton aux États-Unis.
Dans un article qui vient de paraître dans la revue Neurocomputing, les chercheurs expliquent avec quelle méthode ils sont parvenus à identifier l’activité neurologique
associée au traitement d’un mot. L’expérience pilotée par le professeur Blair Armstrong a consisté à enregistrer
l’activité cérébrale de 45 volontaires pendant qu’ils lisaient une liste de 75 acronymes parmi lesquels figuraient les mots CIA, DVD, FBI. Les ondes cérébrales produites pour chaque terme étaient suffisamment spécifiques pour qu’une fois l’opération répétée, un ordinateur soit capable de reconnaître les participants
avec un taux de réussite de 94 %.